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Cornarino, troublé.

Nous avons été élevés ensemble… mais je l’ai perdu de vue…

Cascadetto.

Avec ce taffetas-là sur l’œil, vous avez dû en perdre bien d’autres de vue.

Cornarino, riant.

Ah ! ah ! ah ! (Tous sortent en riant avec Cascadetto.)



Scène VII

CORNARINO, BAPTISTE.
Baptiste.

Fuyons, monsieur, fuyons !

Cornarino.

Avec quoi, je n’ai plus de jambes.

Baptiste.

Je vous offre les miennes ; vous savez le proverbe : quand il y en a pour un, il y en a pour deux !

Cornarino, se retournant vers le balcon.

Allons ! fuyons… Adieu !… toi que j’aime plus que tout au monde…

Baptiste.

Il y a votre tête aussi, monsieur, qu’il faut aimer. (Au moment où ils vont sortir, paraît Malatromba tenant une très-petite clef à la main.)



Scène VIII

Les Mêmes, MALATROMBA.
Malatromba.

L’heure est écoulée… entrons ! (Il se dirige vers la porte du palais Cornarino.)

Cornarino et Baptiste, à part.

Horreur ! lui ! toujours lui ! lui ! lui ! (Ils courent vers lui exaspérés, Malatromba se retourne, Cornarino et Baptiste s’appuient l’un contre l’autre au milieu de la scène et se mettent à ronfler.)