Page:Crémieux et Halévy - La Chanson de Fortunio, 1868.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
SATURNIN à gauche, même jeu.
––––––Du mal qu’une amour ignorée…
SYLVAIN même jeu à droite.
––––––––––Nous fait souffrir !…
FORTUNIO.

Deux ! trois ! tous mes clercs avec des femmes ! Elle en fait de belles, ma chanson ! Arrière ! fantômes de ma jeunesse…

FRIQUET au fond avec Babet.
––––––J’en porte l’âme déchirée
––––––––––Jusqu’à mourir !
FORTUNIO courant à Friquet.

Tous ! tous ! jusqu’à Friquet !… Ah ! misérable, tu payeras pour eux ! serpent, où as-tu trouvé cette chanson ? Ah ! tu m’as envoyé au Châtelet Il n’était pas dans le feu, le syndic, je l’ai trouvé dans le bain ! Va-t’en ! va-t’en ! je t’étranglerais !… Non ! je te livre à la maréchaussée ! (Il le repousse violemment. Furieux.) Où est ma femme ! Babet ! où est ma femme ? qui m’a pris ma femme ?

LAURETTE.

Mais, me voici, mon ami !

FORTUNIO.

Madame, je vous chasse ! Non, rentrez, rentrez dans votre appartement ! (Aux clercs.) Et vous, misérables, je vous chasse tous !

(Les clercs se mettent à rire et poursuivent Fortunio, qui remonte au pavillon. Ils chantent à tue-tête, ainsi que les grisettes.)

CHŒUR.
––––––Mais j’aime trop pour que je die
––––––––––Qui j’ose aimer !…

(Au même moment Laurette, qui a paru au balcon, détache une rose du bouquet, et la laisse tomber aux pieds de Valentin.)

FRIQUET, qui a vu le mouvement, à Babet.

Babet ! Valentin a trouvé sa Jacqueline ! Et moi ?