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LAURETTE.
––––––Oh ! comme il l’aime, le pauvre enfant !
––––––Et que son amour est touchant !
ENSEMBLE.
VALENTIN.
––––––Oui, j’aime trop pour que je die
––––––––––Qui j’ose aimer !
––––––Et je veux mourir pour ma mie
––––––––––Sans la nommer !
LAURETTE.
––––––Ah ! que l’ingrate est bien chérie !
––––––––––Il sait aimer,
––––––Celui qui mourrait pour sa mie
––––––––––Sans la nommer !
LAURETTE.

Mais elle ne voit donc pas combien vous l’aimez ?

VALENTIN.

Hélas ! non, madame… elle ne le voit pas ! (A part.) Elle n’a pas compris ! le talisman a perdu sa vertu !… Oh ! lâche ! lâche ! qui donc parlera pour toi ?…


Scène XIV

Les Mêmes, MAITRE FORTUNIO.
FORTUNIO, en dehors de la grille.

C’est moi !

VALENTIN et LAURETTE.

Maître Fortunio !

FORTUNIO, sonne à tour de bras.

Que vois-je ! mon second clerc avec ma femme ! Babet ! ma clef ! Ah ! la voici ! (Il entre.) Restez, monsieur !