Page:Crémieux et Halévy - La Chanson de Fortunio, 1868.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
VALENTIN.
––––––Comment m’aimerait-elle, hélas !
––––––Lorsque de ma peine cruelle
––––––––Je ne lui parle pas !
LAURETTE.
––––––––Vous ne lui parlez pas
––––––––De votre amour ?
VALENTIN, avec un gros soupir.
––––––––De votre amour ? Hélas !
LAURETTE.
––––––Pourtant, si vous en restez là,
––––––Qu’adviendra-t-il de tout cela ?
VALENTIN.
––––––Quand j’aurai souffert et pleuré,
––––––Il adviendra que je mourrai !
ENSEMBLE.
LAURETTE.
–––––––––Quoi ! devant sa belle
–––––––––Il n’ose parler !
–––––––––Et son temps près d’elle
–––––––––Se passe à trembler.
VALENTIN.
–––––––––Mon Dieu ! qu’elle est belle !
–––––––––Je me sens trembler !
–––––––––Seul ici, près d’elle,
–––––––––Et ne pas parler !
LAURETTE.
–––––––De celle qui vous est si chère,
–––––––Pouvez-vous me dire le nom ?
VALENTIN.
–––––––Son nom ?
LAURETTE.
–––––––Son nom ? Je saurai le taire,
–––––––Est-ce une grisette ?
VALENTIN.
–––––––Est-ce une grisette ? Non ! non !