Quelle journée !… Que d’incidents ! Dépouillez le scrutin, Paillumido… (Il revient sur le devant.) On a des semaines entières où l’on n’a rien à faire… On se dit : Si j’avais quelque chose à faire !… Et puis, un jour, on a tout à la fois… Alors on se dit : Ah ! c’est trop ! Et puis, il y a d’autres jours où c’est mélangé. (Remontant à son fauteuil, mais debout.) Eh bien, es-ce fait ?
Oui… neuf voix pour Malatromba et une pour Magnifico.
La mienne !
Vive Malatromba !
Vive le doge Malatromba !
Quel coup de feu, mon Dieu ! Voyons un peu ce que devient ce pauvre Cornarino… La demi-heure est passée.
Aussi voyez… on l’emmène.
Vous avez de bons yeux… Moi, je ne vois rien du tout… Ah ! que je regrette de ne pas avoir apporté mes jumelles !… (Il va à la table, prend le rouleau qu’on lui a apporté au commencement de l’acte et s’en sert comme d’une lorgnette.) Ah ! ceci… cette lettre de Paolo Broggino !…
Vous auriez dû la lire depuis longtemps.