C’est ma femme !… et ne pouvoir…
Toutes mes précautions sont bien prises ! elle ne peut m’échapper !
Oui !… ils vous appartiennent, les misérables ! (À Cornarino et à Baptiste.) Vous êtes hommes, cependant ; peut-être avez-vous eu une mère ? Eh bien ! c’est en son nom que je vous implore ! Je suis Catarina Cornarino, la femme du doge, de votre doge, après tout… Et celui-ci… (Montrant Malatromba.) savez-vous ce qu’il médite pendant que mon noble époux se fait battre pour la patrie ?… le savez-vous ?…
En vous voyant, belle dame, je suis sûr qu’ils le devinent et qu’ils m’excusent.
Quelle position pour monsieur !
Oh ! le monstre ! (Elle prend la main de Cornarino.) écoute, toi, mon ami ; oui, mon ami ; pourquoi ne serais-tu pas mon ami ? Il faut que tu me défendes !… Ah ! il le faut !… Ne réponds pas !… c’est inutile !… Il te paye bien, je te payerai mieux… L’argent ! tu aimes l’argent, n’est-ce pas ?… Je t’en donnerai et beaucoup ! J’en ai là, chez moi ! dans un coffre et des bijoux aussi ; ils sont à toi, tous, tous !… D’ailleurs, tu es bon, j’en suis sûre !… (Regardant Cornarino, qui, sous son masque, répond par des sons inarticulés.) Il est idiot ! (Allant à Baptiste.)[1] Écoute, toi… tu dois avoir une femme, une mère, une sœur, quelque chose enfin ! ma cause est la tienne, alors, en me défendant, c’est ta femme, ta mère et ta sœur que tu
- ↑ Baptiste, Catarina, Cornarino, Malatromba.