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BAVOLET, à part.

Comment ? C’est lui qui lui rend l’honneur ? Le pauvre garçon ! s’il savait que… Oh ! (Haut.) Mais…

POIROT.

Oh ! je sais bien ce que tu vas dire ! C’est une danseuse, une fille qui montre ses mollets au public… Je me mésallie… mais je l’aime.

BAVOLET.

Comment, si vite que ça ?

POIROT.

Oui, ça m’est venu comme une bombe ! et à elle aussi !…

BAVOLET.

Bah !

POIROT.

Oui.

BAVOLET.

Elle te l’a dit ?

POIROT, avec un sourire fin.

Si elle me l’a dit, non, elle ne me l’a pas dit : elle me l’a indiqué… Je viens donc de chez ses parents.

BAVOLET.

Mais comment as-tu eu l’adresse ?

POIROT.

À l’Opéra… Je suis été au petit jour chez le suisse, mon confrère. Les parents étaient encore couchés. J’ai pas voulu les réveiller ; on ne peut pas réveiller les gens pour demander la main de leur fille, mais j’ai parlé à la bonne… Très-gentille, la bonne… si elle n’était pas ambitieuse !… Elle n’a rien compris à ce que, je lui disais, mais elle m’a dit que je ferais mieux de leur écrire, parce qu’ils me comprendraient mieux… Alors, voilà ce que je leur écris : A monsieur et madame Dorothée Bruscambille.