Une commission… si vous voulez… J’ai à vous donner quelques instructions touchant la fin de ce beau jour.
Ah !… Je vous écoute, mon parrain.
Le mariage, mon enfant, est comme une montagne escarpée, et même… escarpée, je dis bien… Au fur et à mesure qu’on la gravit, on aperçoit des horizons nouveaux… À l’heure où j’écris ces lignes, vous êtes à deux doigts du sommet où je suis chargé de vous conduire. — Hum ! — Tout à l’heure, Rose, votre époux va venir, peut-être commencera-t-il pour vous demander un baiser comme ceci. (Il l’embrasse. — À part.) Si Richelieu me voyait, il crèverait de jalousie ! (Haut.) C’est bien, vous n’avez pas résisté, c’est justement ce que je voulais vous apprendre. Ce soir, voyez-vous, vous ne devez vous étonner de rien… Confiance et soumission… voilà votre devise… Votre époux vous dirait qu’il va vous couper en petits, petits morceaux ; qu’il faudrait aller à la cuisine repasser vous-même le couteau…
À la cuisine ?
C’est une image ! Peut-être vous redemandera-t-il un second baiser, comme ceci… (Il va pour l’embrasser.)
Je comprends sans les gestes, parrain.
Puis… et ce sera comme par accident : tout d’un coup la bougie s’éteindra… et (il essaie de souffler les bougies qui sont sur la cheminée.)
Inutile, parrain ! Je sais très-bien comment on est quand on est sans lumière.