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BAVOLET.

Où sont-ils donc ? Garçon…

PREMIER GARÇON.

Monsieur, on leur avait dit pour huit heures.

BAVOLET, regardant l’horloge.

Oh ! vous, d’abord, toutes vos pendules retardent ; c’est un tic de la maison. (Tout le monde rit.)

LA JULIENNE.

Est-il pressé ! Voyons-donc… Tu as vingt ans et elle en a dix-huit. Vous avez joliment le temps d’être ensemble. Il y a des moments où on se doit à la société.

BAVOLET.

Alors, qu’on me laisse au moins embrasser ma femme.

(Il veut l’embrasser subrepticement. Tout le monde crie.)

LA JULIENNE.

C’est défendu… A-t-on jamais vu… Mais tu n’as donc pas plus de monde qu’une ablette !… (On les a séparés. — Ils remontent.)

POIROT, qui n’a cessé de comploter dans un coin avec La Cocardière.)

Je vous ai compris… faut que nous ayons la jarretière.

LA COCARDIÈRE.

Oh ! oui… la jarretière… de sa jolie petite jambe… J’avais déjà essayé, à table, de l’avoir.

POIROT.

Ah ! c’est vous que j’ai pris pour un… bouledogue et à qui j’ai… (Il fait signe d’allonger un coup de pied.)

LA COCARDIÈRE.

Oui, mais ça ne fait rien… à la noce…

POIROT.

Alors, bougez pas, j’ai mon projet. (Il lui parle bas.)