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FINETTE.

Mauvaise langue !

PISTACHE, montrant le bouquet.

À preuve ce bouquet, que votre concierge m’a prié de vous monter en passant. (Le regardant.) Si vous croyez que c’est sa tante qui lui envoie…

FINETTE.

Et moi qui pensais que c’était une galanterie de votre part, pour votre petite Finette. (Elle met le bouquet sur le piano.)

PISTACHE.

Voudrais, ne pourrais pas ! M. Fernando, le directeur du cirque, dont j’ai l’honneur de faire partie… en qualité de clarinette… M. Fernando n’est pas très-grand, quoique Espagnol ; il ne me donne que trente sous par soirée… Et au prix où sont les vergiss mein nicht.

FINETTE, regardant le bouquet.

Il y a une carte. (Elle lit.) Georges de Planteville. Connais pas.

PISTACHE.

C’est un nouveau. Est-ce qu’ils ont l’air de venir un peu les nouveaux cette année ?

FINETTE.

Dame ! mademoiselle Bagatelle est très-courtisée ; c’est une jolie femme. (Elle va mettre la carte dans une coupe sur la cheminée.)

PISTACHE.

Et puis, elle est au café-concert, au Pavillon de Momus, et les cafés-concerts, ça veut ça… Ah ! c’est une étoile. Moi qui vous parle… quand nous faisons relâche, il y a des soirs où je vais l’entendre chanter, en artiste… derrière la corde. (Avec indulgence.) C’est bien !

FINETTE.

Vous trouvez ?

PISTACHE.

Oui ! c’est peut-être un peu flou ! mais c’est bien… elle a ce qu’on appelle une nature !