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Scène V.

BAGATELLE, PISTACHE, puis GEORGES.
PISTACHE, sortant de la chambre de Bagatelle, à droite.

Enfin, voilà une issue ! nom d’un bémol, me revoilà au même point. Mais qu’est-ce que c’est que cet appartement-là ? Eh bien, elle doit pouvoir en recevoir plusieurs à la fois. Ah ! elle est sur son balcon. (Reconnaissant la porte par où il est sorti dans la première scène.) Ah ! la porte au bec de gaz ! (Il traverse le théâtre et disparaît à gauche.)

BAGATELLE, sur le balcon.

Qu’est-ce qu’il fait donc ?

GEORGES, rentrant par où il est sorti, ses deux souliers à la main.

Eh bien, non, non, je ne m’en irai pas. Il n’y a plus d’adolescent… il n’y a plus qu’un monstre. Ah ! tu as peur de lui parler !… et tu ne comprends pas que c’est pour cela qu’elle t’a flanqué à la porte ! (Il s’assied dans un fauteuil à droite et remet ses souliers.) Que crains-tu ? qu’elle te mange, imbécile ? Attends, il faudra bien que tu lui parles à présent. (Il ferme toutes les portes, prend les clefs qu’il met dans son gilet, et revient s’asseoir.) Non, on n’est pas timide comme ça avec les femmes…

BAGATELLE, quittant le balcon.

Je ne le vois pas, où diable sera-t-il passé ? (L’apercevant.) Lui ! Que faites-vous encore là, monsieur ?

GEORGES, nonchalamment.

Je nous ai enfermés !

BAGATELLE.

Enfermés ! Ah ! par exemple ! (Elle court aux portes.)

PISTACHE, ouvre la sienne pendant que Bagatelle examine les autres.

Ce n’était pas le bec de gaz ! Ah ! (Apercevant Georges.) Bon ! un homme à présent. Cré coquin ! (Il disparaît.)