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sent. Écoutez, voulez-vous que je vous dise comment ça se passe en amitié, dans la bonne et franche amitié ?

GEORGES.

Oui, madame !

BAGATELLE.
I
––––––L’homme est jeune, la femme est belle.
––––––Mais on s’est juré, de moitié,
––––––De n’avoir que ce qui s’appelle
––––––Une bonne et franche amitié.
II
––––––Si quelque fâcheuse disgrâce
––––––La frappe… vite, par pitié,
––––––Entre ses deux bras il l’enlace…
––––––C’est de bonne et franche amitié.
III
––––––De même au bonheur qui l’enivre
––––––Il est d’avance associé.
––––––Comme à deux il fait bon de vivre
––––––Dans la bonne et franche amitié
IV
––––––Enfin si, dans un jour d’ivresse,
––––––On a le cœur extasié,
––––––À qui voulez-vous qu’on s’adresse ?
––––––À la bonne et franche amitié.
V
––––––Les yeux se troublent, la main tremble…
––––––On va, l’un sur l’autre appuyé,
––––––Escalader le ciel ensemble…
––––––Oh ! la bonne et franche amitié !
GEORGES.

Madame, je vous jure que je ne l’entendais pas comme cela ! et si vous vouliez seulement me laisser cinq minutes…