Page:Crémieux et Blum, Bagatelle.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.

PISTACHE.

Ah ! ce coquin de fa aigu… j’en rêve… c’est au point que ça m’en a rendu somnambule… Oui, et deux fois de suite, je me suis surpris, me promenant tout endormi dans ma chambre, avec ma clarinette, et piochant le fa.

FINETTE.

Il faut soigner ça, monsieur Pistache !

PISTACHE.

Et ce qu’il y a de plus curieux, figurez-vous, c’est que quand je suis dans ces états-là… dans le sommeil… je te trouve, mon fa… tandis qu’autrement… vous allez voir. (Il va pour souffler dans sa clarinette.)

FINETTE, l’arrêtant.

Vous n’y pensez pas… Et madame qui va rentrer.

PISTACHE.

C’est juste… alors, parlons peu… et parlons bien. Je viens vous faire une proposition sadarnapalienne.

FINETTE.

À moi ?…

PISTACHE.

Voilà !… Il y a bal de nuit ce soir à la Reine-Blanche… où vous savez que je fais ordinairement ma partie… dans l’orchestre… après Fernando.

FINETTE.

Oui !

PISTACHE.

Eh bien ! j’ai obtenu du chef de me faire remplacer ce soir, et je viens vous proposer de vous y mener, à ce bal… Après avoir fait danser les autres, je voudrais bien danser un brin à mon tour !

FINETTE.

Cette nuit ?…

PISTACHE.

Pourquoi pas ?