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––––––Quelque prière au Dieu, sans doute !
––––––Parlez !…

Montrant le temple.

––––––Parlez !… Apollon vous écoute !
THYRSIS.
––––––Bergers de ce hameau,
––––––Nous venons tous ensemble,
––––––Chassés par un fléau,
––––––La terreur nous rassemble !
––––––Une louve a surpris
––––––Depuis deux jours à peine,
––––––Nos chèvres, nos brebis,
––––––Qui dormaient dans la plaine !
––––––Sous ses cruelles dents
––––––Sont tombés, dieux propices !
––––––Nos plus douces génisses,
––––––Nos moutons les plus blancs !
––––––O toi ! qui, chez Admète,
––––––Fus berger comme nous,
––––––Du sort qui nous maltraite
––––––Détourne le courroux !
––––––Pour prix d’un tel service,
––––––On t’offre en sacrifice
––––––Le doux miel, des gâteaux,
––––––Et le sang des agneaux !

Les bergers déposent leurs présents entre les mains d’Alphésibée.

ALPHÉSIBÉE, recevant les présents.
––––C’est bien parler ! Apollon par ma bouche,
––––––Vous dit qu’un tel malheur le touche !
––––Allez ! et laissez-moi vous faire remarquer,
––––Que, même avec les dieux, il se faut expliquer !
REPRISE DE L’ENSEMBLE.

Les bergers sortent.