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L’INTENDANT.

Bien des choses, monsieur le marquis. D’abord il sera procédé aujourd’hui même au couronnement d’une rosière.

LE MARQUIS.

D’une rosière !nous avons des rosières ?

L’INTENDANT.

Certainement ! et l’innocence fleurit ici à tout bout de champ… Je recommande surtout à monsieur le marquis un couple que le hameau cite pour son raffinement d’innocence.

LE MARQUIS.

Bravo ! par la mordieu ! et tu l’appelles ?

L’INTENDANT.

Colin et Annette.

LE MARQUIS.

Très-jolis noms ! et dis-moi, le droit du seigneur est toujours en vigueur ici, n’est-ce pas ?

L’INTENDANT.

Je ne sache pas qu’il ait été abrogé !

LE MARQUIS.

C’est bien ! Je montrerai qu’il n’est pas tombé en désuétude. (A part.) Je favoriserai la petite Annette dans le concours et nous verrons bien ! C’est plus fort que moi. (Haut.) J’ai hâte de procéder au couronnement des rosières.

L’INTENDANT.

Voici justement monsieur le bailli qui vous amène la fleur de nos hameaux.

LE MARQUIS, allant au pavillon.

Eh ! venez donc, marquise ! on nous amène la fleur !