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dernières lettres.

cédaient le dais. Toute la procession s’avançait entre deux haies de soldats. Une foule nombreuse suivait, et, sur tout le parcours, l’attitude des spectateurs était convenable, car il ne faut pas oublier que Bordeaux est un port de mer où l’on trouve des matelots de tous les coins du monde.

Le bureau n’étant pas encore loué, je ne quitterai cette ville que vers le 1er septembre.

Votre pauvre enfant.

à sa son frère joseph.


Bordeaux, 26 août 1876.
Mon cher frère,

Si tu reçois mes lettres le dimanche, je continue à recevoir les tiennes le mardi soir.

Depuis deux jours, nous avons de la pluie, ce qui est excellent pour la vigne, qui commençait à souffrir considérablement d’une chaleur endiablée.

Au moment où tu m’écrivais, vous étiez, comme nous, grillés par le bonhomme Phébus. Il est probable que le 19 courant, jour de la nouvelle lune, vous aurez eu, sur les bords du Saint-Laurent, comme sur ceux de la Garonne, votre petite révolution atmosphérique et que vous jouissez maintenant d’une température chrétienne.