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dernières lettres.

n’ai pas perdu grand’chose, car ce n’est pas le père Perrault qui est monté en chaire. Empêché au dernier moment, le célèbre oratorien n’a pu faire entendre sa parole éloquente et Jeanne d’Arc n’a eu qu’un panégyriste d’occasion. La procession a parcouru les rues Jeanne-d’Arc et Royale, a traversé le pont et a fait une station au pied de la statue de la Pucelle, sur la place des Tourelles, dans le faubourg Saint-Marceau.

Chaque paroisse d’Orléans était représentée par son clergé, qui, précédé de la croix et de la bannière, portait, dans des châsses magnifiques, les reliques des saints de son église. Les bannières, surtout celle de Saint-Paterne, avec l’image du saint, en fil d’or qui a au moins six pouces de relief, sont magnifiques.

Après chaque clergé venait un détachement de gendarmerie ou de troupes de ligne. Enfin s’avançait, précédé du préfet du Loiret et du maire, tous deux ceints de l’écharpe tricolore, le clergé de la cathédrale. Sous le dais se tenait un évêque dont j’ignore le nom, qui portait la relique de la sainte croix. Mgr  Dupanloup assistait à la procession. Il paraissait très fatigué. Derrière le dais, marchaient le général de Potier et son état-major, la magistrature debout, en robes noires, et la magistrature assise, en robes rouges.

Les rues n’étaient ni pavoisées, ni bordées d’arbres, comme chez nous à la procession de la Fête-Dieu ou à celle de la Saint-Jean-Baptiste. Beaucoup de femmes de la campagne, en bonnets de formes diverses et singulières. Aux fenêtres, quelques dames, en grande toilette.