régiments sont arrivés hier au soir. Espérons que le vainqueur de Coulmiers réussira à maintenir l’ordre sans que nos rues soient ensanglantées par la guerre civile.
On dit que l’assemblée nationale va quitter Bordeaux pour aller siéger à Fontainebleau. Je crois qu’il serait prudent de ne pas venir à Paris en ce moment, car, cette assemblée étant composée en immense majorité de réactionnaires, comme disent les radicaux, la sainte canaille de Belleville voudra certainement faire un nouveau 4 septembre.
Il y a quelque chose de plus terrible que les Prussiens, c’est l’anarchie qui règne en ce moment à Paris. Avant-hier, on a forcé la prison de Sainte-Pélagie. Comme il n’y restait plus de détenus politiques, les émeutiers ont mis en liberté tous les voleurs qui s’y trouvaient enfermés. Nous avons besoin d’un homme à poigne de fer, autrement nous avons la guerre civile en permanence.
Je n’ai pas reçu de vos nouvelles depuis vos lettres du 3 et du 17 février, qui me sont parvenues la semaine dernière. J’espère que le courrier de cette semaine m’apportera quelques lignes de vous.