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dernières lettres.

Le bombardement a été une chose effrayante. Il y avait des nuits où l’on ne pouvait dormir. On aurait dit un congrès de tonnerres. Cependant nous avions fini par nous y habituer. Quand l’amnistie a été signée, nous avons été tout surpris de ne plus entendre le canon. Il nous manquait quelque chose pour nous endormir.

Pardonnez-moi le décousu de cette lettre écrite à bâtons rompus, pendant que mon officier d’artillerie me fait une macédoine de républicains, de Prussiens, d’obus et de cartouches.

J’ai bien hâte de recevoir vos lettres.


AUX MÊMES.


Paris, 27 février 1871.
Mes chers frères,

J’ai reçu ce matin votre lettre du 4 novembre, ce qui prouve que toutes les correspondances en retard n’étaient pas arrivées, comme les journaux l’avaient annoncé la semaine dernière. Je suis heureux de voir que vous vous portiez bien à cette date si éloignée déjà, puisque nous touchons au mois de mars. J’espère que je recevrai bientôt les lettres que vous m’avez écrites durant les quatre longs mois écoulés depuis le 4 novembre. Où peuvent être ces lettres ? Celle que