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dernières lettres.



DERNIÈRES LETTRES.


À SES DEUX FRÈRES.


Paris, 18 février 1871.


Mes chers frères,

Il est enfin permis d’expédier des lettres cachetées. Le 31 janvier, j’ai écrit à Joseph une lettre ouverte, comme commissionnaire, sous le nom de Jules Fontaine, pour vous faire savoir que, malgré la famine et le bombardement, j’étais encore de ce monde. Pour moi, je suis toujours sans nouvelles de vous depuis le 2 septembre. Depuis l’amnistie, les lettres parviennent assez facilement. Avez-vous reçu toutes celles que je vous ai adressées par ballon ?[1]

Dans la maison que j’habite, 34, rue de l’Entrepôt, on a reçu des lettres d’Angleterre, de Suisse, de Suède, mais elles étaient écrites depuis la signature de l’amnistie. Celles qui sont arrivées pendant l’investissement sont encore à Bordeaux. On dit qu’elles nous arriveront dans quelques jours. Vous avez dû connaître la signature de l’amnistie le 30 janvier au plus tard. M’avez-vous écrit depuis ? Si oui, je recevrai vos lettres la semaine prochaine. J’espère cependant me trouver, avant cette époque, en possession de celles que vous m’avez écrites pendant le siège. Je n’ai pas

  1. Ces lettres ne sont qu’une répétition partielle de son journal.