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journal du siège de paris.

tamment repoussés, ils ont été obligés de se retirer en laissant une très grande quantité de morts et de blessés sur le champ de bataille. Le Combat de ce matin affirme que la reddition de Metz lui a été donnée comme un fait certain par Flourens, qui disait tenir cette nouvelle de Rochefort. Ce soir, Flourens reconnaît bien avoir donné cette nouvelle à Pyat, mais nie avoir dit qu’il tenait ce renseignement de Rochefort. Ce serait une personne attachée au gouvernement provisoire qui lui aurait annoncé la capitulation de Bazaine. Quelle personne ? Tout cela ne me semble pas très clair. Les forts de Vanves, de Bicêtre et de Metz ont tonné toute la journée pour démolir les ouvrages des Prussiens. Les impérialistes réfugiés à Londres viennent de fonder un journal intitulé la Situation, qui semble donner quelque plausibilité au projet Rouher dont j’ai pris note hier. Aujourd’hui, je suis allé sur la place du Panthéon, où se font les enrôlements volontaires. Draperies rouges, armes en faisceaux, drapeaux tricolores, l’inscription : Citoyens, la patrie est en danger, rien ne manque à la mise en scène, rien si ce n’est les volontaires. Pendant une demi-heure que je suis resté là à faire le badaud en écoutant un long monsieur tout de noir habillé, une manière de notaire ou d’avoué, qui faisait l’éloge de Garibaldi, j’ai vu se présenter un seul patriote, un jeune homme en blouse bleue, qui avait une de ces bonnes et honnêtes figures comme on en rencontre souvent dans nos campagnes. Il a été vivement applaudi par la foule. À part le luxe