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journal du siège de paris.

Grande reconnaissance du côté de Bougival et de la Malmaison. La lutte a duré depuis une heure jusqu’à six heures p. m. Les assiégés ont perdu deux canons et quatre cent quarante-trois hommes, tués, blessés ou disparus. Les pertes des Prussiens doivent être quatre fois plus considérables. On a reconnu dans cette sortie les endroits où l’ennemi massait ses troupes et on l’a forcé à reculer ses positions. Le rédacteur de la Vérité a été mis en liberté aujourd’hui. J’espère que le gouvernement ne donnera pas suite à cette affaire, qui ne peut que le rendre impopulaire et lui créer des embarras sérieux. Le lycée, qui s’appela d’abord collège Bourbon, puis lycée Bonaparte, portera désormais le nom de lycée Condorcet. La rue Bonaparte est également débaptisée. Elle se nommera à l’avenir rue Armand-Barbès. Est-ce que les hommes du 4 septembre s’imaginent qu’un décret suffit pour supprimer l’histoire et arracher de la mémoire de la France et du monde le nom du vainqueur de Marengo et d’Austerlitz ? Tous ces changements annoncent une grande petitesse d’esprit chez ceux qui les ordonnent. On dit que les cinq bataillons qui étaient sous le commandement de Flourens seront passés en revue demain par Rochefort. Le rédacteur de la défunte Marseillaise se séparerait du gouvernement provisoire pour se mettre avec Flourens à la tête des ultra-radicaux. J’en doute. Toutes les personnes qui ont du fer, du bronze ou du cuivre, le portent au Conservatoire des arts et métiers, qui centralise tous les métaux propres