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journal du siège de paris.

de Bicêtre n’ont cessé de gronder. Près de Charenton, les soldats de Guillaume n’ont pas été plus heureux. Les mobiles de la Normandie se sont emparés de Maisons et de Créteil, et s’y sont installés et fortifiés malgré deux attaques de l’ennemi, qui avait reçu des renforts pour revenir à la charge. Escarmouche heureuse à Charlebourg, près de Saint-Denis. Il n’y a plus que 50,000 hommes à Versailles. Depuis quelques jours, plus de deux mille blessés prussiens sont arrivés dans cette ville. On suppose que ce sont les soldats tombés dans le combat du 11, livré près d’Orléans, où les Germains ont été brossés. Le prince royal de Prusse n’est pas mort. Pour se consoler de sa vie, on annonce la maladie de Bismark. Les mobiles viennent d’enlever quarante-deux voitures de provisions et de légumes. On dit que parmi ces victuailles il se trouve du fromage. Les gourmands se lèchent déjà les lèvres. Il paraît que je m’étais trop hâté de chanter le désintéressement de nos seigneurs et maîtres. Ce n’est pas mille francs, mais bien cinq mille francs par mois, soixante mille francs par an que ces messieurs reçoivent Encore un coup d’épaule des journaux officieux et nous arriverons aux 100,000 des ministres du tyran. Il faut bien gagner sa pauvre vie. Enfin l’iconoclaste Mottu n’est plus maire du XIe arrondissement. Il vient d’être destitué. Une trentaine de chefs de bataillons des faubourgs du Temple et de Saint-Antoine se sont présentés à l’Hôtel de Ville en chantant : Rendez-nous Mottu ou laissez-nous mourir. Jules Ferry, avec