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journal du siège de paris.

de Napoléon III ; 2° le bombardement de Paris le 9 octobre 1870 ; 3° la mort d’un grand personnage étranger qui doit passer de vie à trépas le 15 octobre, ce qui changera la face des choses. Le 9, c’est après-demain. Nous verrons bien si les bombes de Guillaume nous tomberont sur la tête. Les menées du parti ultra-radical continuent à mettre en péril le gouvernement de l’Hôtel de Ville. La Patrie en danger, le Réveil, le Combat, ont publié ce matin, à propos de la commune, des articles d’une violence incroyable. On s’étonne que le gouvernement laisse ainsi prêcher la guerre civile quand l’ennemi est aux portes. Bien que le général Trochu ait répondu non, de la manière la plus emphatique, aux manifestations qui demandaient le rétablissement de la commune, on annonce pour demain, à deux heures, une nouvelle manifestation en armes pour essayer une seconde fois d’imposer la commune au gouverneur de Paris. On a bien fait aujourd’hui une tentative de manifestation, mais il ne s’est trouvé que 1,500 personnes pour représenter sur la place de Grève le peuple souverain des faubourgs. Flourens, réélu à l’unanimité par son bataillon, a retiré sa démission, qui avait été acceptée par le général Tamisier, commandant en chef de la garde nationale. Autre mauvais symptôme. Dans une réunion des maires et adjoints des vingt municipalités de Paris, on a décidé, malgré l’opposition d’Étienne Arago, le maire de la capitale, par vingt-neuf contre vingt-six, que l’on procéderait immédiatement à l’élection de la commune. La posi-