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octave crémazie

quelque temps. C’est une perte irréparable. C’était un grand talent et ce qui vaut mieux, un beau caractère. Si ma tête me le permet, je veux payer mon tribut à cette belle et grande figure. Je vous enverrai cela, et vous en ferez ce que vous voudrez. »

Votre tout dévoué
* *


10 août 1866.
Cher monsieur,

« Je ne saurais vous exprimer le bonheur que j’ai éprouvé en lisant votre lettre du 29 juin. Vos paroles sympathiques et consolantes ont ramené un peu de sérénité dans mon âme accablée par les douleurs du passé, les tristesses du présent et les sombres incertitudes de l’avenir. Cette lettre, je l’ai lue et relue bien des fois et je la relirai encore ; car me reportant à ces jours heureux où je pouvais causer avec vous de cette littérature canadienne que j’ai, sinon bien servie, du moins tant aimée, cette lecture saura chasser les idées noires qui trop souvent s’emparent de moi.

« En même temps que votre lettre, le courrier m’a apporté la notice biographique de Garneau. Ce petit volume m’a causé le plus grand plaisir. Le style est élégant et sobre, comme il convient au sujet, et on sent à chaque page courir le souffle du patriotisme le plus vrai. Tous les hommes intelligents endosseront le