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bien triste et n’annonce rien de bon pour l’avenir. J’ai bien peur de voir la guerre civile succéder à la lutte nationale.

Dimanche, je me suis approché de la sainte table. Plusieurs militaires ont communié en même temps que moi.

Je suis bien content d’apprendre que Mgr Baillargeon continue à aller mieux.

Je serai probablement quelques semaines sans vous écrire et sans recevoir de vos nouvelles, car nous serons sans doute bloqués avant peu. Soyez sans inquiétude.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

Votre pauvre enfant.

À la même.


Paris, 18 septembre 1870.
Ma bonne mère,

J’ai reçu, hier soir, votre lettre du 2 courant. Je commençais à désespérer d’avoir de vos nouvelles, vu que les communications sont coupées par les Prussiens. Comme je suis heureux d’apprendre que votre santé est toujours bonne, et combien je remercie Dieu de la faveur qu’il m’accorde en me conservant ma bonne vieille mère !

Pour moi, je me porte bien.