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défaut. Quand bien même les Prussiens voudraient faire le siège de Paris, leurs boulets ne pourraient atteindre la ville proprement dite. Tout au plus pourraient-ils toucher les dernières maisons des faubourgs, celles qui avoisinent les fortifications. Les Prussiens ne peuvent s’approcher des murs avant de s’être emparés de tous les forts qui protègent la capitale, ce qui est presque impossible. Si le télégraphe vous apprenait que Paris est bombardé, soyez sans inquiétude pour moi ; je ne cours pas plus de danger de mourir en héros dans la rue de l’Entrepôt, que si j’étais dans la rue de la Fabrique, à Québec. Du reste, je suis convaincu que les Prussiens ne viendront pas chez nous. MacMahon et Bazaine vont leur donner assez de besogne dans le nord-est de la France pour les empêcher de pousser leur pointe jusque sur les bords de la Seine.

Je finis en vous répétant : Le triomphe définitif restera à la France !


Aux mêmes.


Paris, 6 septembre 1870.
Mes chers frères,

Que d’événements douloureux depuis ma dernière lettre ! L’empire n’existe plus, la république est proclamée. Vous verrez dans les journaux que je vous