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brités de tout genre garnissaient les banquettes des tribunes réservées aux spectateurs. Toutes les grandes dames du faubourg Saint-Germain étaient aussi là, depuis les vieux noms historiques, comme Rohan, Clermont-Tonnerre, Brézé, Montesquiou, jusqu’à ceux sortis hier des rangs de la foule, comme les Duchâtel, les Pereire, etc. Somme toute, c’est bien la plus belle journée de mon séjour à Paris… Adieu, chers frères.

Ce fut en novembre 1862 qu’eut lieu le désastre commercial qui occasionna l’effondrement de la librairie de Crémazie et son départ précipité du Canada. C’est alors que s’ouvre la correspondance qui va suivre et qui ne se termine qu’à sa mort.

On sait la terrible congestion cérébrale dont Crémazie fut pris à son arrivée à Paris. On sait aussi avec quelle bienveillance M. Hector Bossange lui ouvrit les portes de son château de Citry, au commencement de sa convalescence. Un plus long séjour à la campagne lui étant nécessaire, il prit le parti de se rendre à Châteauneuf, sur les bords de la Loire.


À MM. Jacques et Joseph Crémazie.


Châteauneuf, 8 juin 1863.
Mes chers frères,

Je marche beaucoup tous les jours. Tantôt je vais faire une longue promenade sur les bords de la rivière, tantôt je vais visiter les villages environnants.

La semaine dernière, je suis allé à Germigny des