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« Il vit toujours celui qu’au pied des Pyramides
« Les Mamelouks, fuyant sur leurs coursiers numides,
« Avaient nommé Sultan de Feu.
« La mort n’a pas osé mettre sa main de glace
« Sur cet homme géant, dont le regard terrasse
« Et que nous pensions être un dieu !

« Car lui seul peut ainsi marcher à la conquête
« De la fière Italie, et couronner sa tête
« Des palmes de Solférino.
« Et qui donc, entre tous les héros de la terre,
« Pouvait, si ce n’est lui, réveiller dans leur bière
« Les vieux soldats de Marengo ?

« Seigneur, soyez béni ! Dans nos demeures sombres
« La France a fait entendre, au milieu de nos ombres,
« L’écho de ses cris triomphants ;
« Douce mère qui sait, au sein de la victoire,
« Faire toujours veiller un rayon de sa gloire
« Sur les tombeaux de ses enfants. »



France, doux pays de nos pères,
Comme ton nom est radieux !
Sur les nations étrangères
Tu verses l’éclat de tes feux.
Tu parles, l’Europe tremblante
Au seul bruit de ta grande voix,
Se tait, muette d’épouvante,
En voyant pâlir tous ses rois.