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Vient-il devant Pavie asservir les Lombards ?
Petit-fils de Sigurd, un guerrier scandinave
Vient-il, chassant tes rois que son audace brave,
Déchirer de sa main la pourpre des Césars ?

Déployant dans les airs sa splendeur tricolore,
C’est l’étendard français, c’est lui qui vient encore
Faire luire à tes yeux ce mot de Liberté !
Sur ce fier étendard attachant la victoire,
La France fait briller, dans un monde de gloire,
Du soleil d’Austerlitz l’immortelle clarté.

Magenta ! Marignan ! où trouver une lyre
Pour oser célébrer le généreux délire
Des glorieux vainqueurs de ces combats géants ?
Jour de Solférino ! seul le divin Homère
Pourrait dire ta gloire, ô lutte meurtrière !
Car lui seul peut chanter les combats des Titans.



Ainsi qu’un chant lointain entendu dans un rêve,
Aux champs de Marengo la voix des morts s’élève ;
Aux cris de la victoire intenses, triomphants,
Quand l’astre de Hapsbourg devant l’aigle succombe,
Les soldats de Desaix s’éveillent dans leur tombe.
Et la brise du soir apporte leurs accents.

« D’où s’élève ce bruit, cette clameur immense,
« Qui vient nous arracher à l’éternel silence ?