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Ce malheur, qui le frappe au plus profond du cœur,
Ne peut faire fléchir son courage indomptable :
De ces débris fumants, un monument durable
S’élève sous sa main, rayonnant de splendeur.

Deux siècles sont passés sur cet illustre asile,
Deux siècles sont passés, et toujours immobile
Comme un roc au milieu des vagues en fureur,
Il a vu s’élever, grandissant sous son ombre,
Ces temples du vrai Dieu, ces collèges sans nombre
Qui sont de la patrie et la force et l’honneur.

Mais déjà ce héros voit sa force tarie
Dans ses nombreux combats où s’épuise sa vie.
Donnant à Saint-Valier son glorieux fardeau,
Il s’en va reposer les jours de sa vieillesse
Dans ce paisible asile, objet de sa tendresse,
Où son cœur se prépare à la paix du tombeau.

Et quand la mort parut au sein de sa retraite,
Elle n’eut qu’à cueillir cette fleur toute prête
Pour les jardins bénis du séjour éternel.
Et sur les bords heureux où son nom brille encore,
Les chênes attristés, dans la forêt sonore,
Chantèrent ses vertus aux archanges du ciel.