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octave crémazie

Au printemps de 1861, il m’écrivit la lettre suivante, afin de me remercier du travail auquel je m’étais livré pour faire imprimer ses poésies dans le volume de la Littérature canadienne qui avait été donné en prime aux abonnés du Foyer canadien. L’omission de deux de ses meilleures pièces, dont il parle dans cette lettre, était due à une inadvertance de sa part. Lorsqu’il m’avait fait remettre par un de ses frères le carnet dans lequel il avait collectionné ses poésies éparses dans les journaux, il n’avait pas songé à m’écrire que ces deux pièces ne s’y trouvaient pas, et, de mon côté, je n’eus pas le moindre soupçon de cette lacune.


III


2 avril 1864.


Cher monsieur,

« J’ai bien reçu en son temps votre lettre du mois de juin dernier. Si je ne vous ai pas répondu alors, c’est que j’étais tellement malade que j’avais à peine la force nécessaire pour écrire à mes frères. Depuis mon départ de Québec jusqu’au mois dernier, j’ai existé, mais je n’ai pas vécu.

« Ma tête, fatiguée par les inquiétudes et les douleurs qui m’ont fait la vie si pénible pendant les dernières