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V}}

Artaxerce, Armestris.
Amestris.

C'en est donc fait, cruel ; sans que rien vous arrête,
À le sacrifier votre fureur s'apprête ?
Barbare, pouvez-vous, sans mourir de douleur,
Prononcer un arrêt qui fait frémir d'horreur ?
Quoi, d'aucune pitié votre âme n'est émue ?
Quel funeste appareil vient de frapper ma vue !
Ah ! Seigneur, se peut-il qu'un cœur si généreux,
Altéré désormais du sang des malheureux,
Sur la foi d'un cruel, bourreau de votre père,
De ses propres forfaits puisse punir un frère ?
Et quel frère, grands dieux ! Le plus grand des mortels,
Moins digne de soupçons, que d'encens et d'autels.
Est-ce à moi de venir, dans votre âme attendrie,
De cet infortuné solliciter la vie ?
Si rien en sa faveur ne vous peut émouvoir,
Craignez du moins, craignez mon juste désespoir ;
Et ne présumez pas qu'au sein de Babylone,
À de lâches complots le peuple l'abandonne.
Ô, désir de régner ! Que ne peut ta fureur,
Puisqu'elle a pu sitôt corrompre un si grand cœur !
Car ne vous flattez pas que d'un tel sacrifice
On puisse à d'autres soins imputer l'injustice.
Dites du moins, cruel, à quel prix, en ces lieux,
Vous prétendez donc mettre un sang si précieux :
Est-ce au prix de ma main ? Est-ce au prix de ma vie ?
Barbare, vous pouvez contenter votre envie :
Prononcez ; j'en attends l'arrêt à vos genoux,
Et l'attends sans trembler, s'il est digne de vous.


Scène VI

Artaxerce, Darius, Armestris.
Darius.

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Ah ! Madame, cessez de prendre ma défense,
Laissez aux dieux le soin d'appuyer l'innocence ;
C'est rendre, en ce moment, mon rival trop heureux,
Que de vous abaisser à des soins si honteux.
Solliciter pour moi, c'est m'avouer coupable :