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CLITANDRE.

Elle ne me paroît pas, je le confesse, aussi déplacée qu’à vous. Je trouve Julie fort aimable ; mais vous m’étonnez de me croire avec elle d’aussi intimes liaisons lorsque je ne lui ai jamais rendu de soins.

CIDALISE.

Je crois pourtant sçavoir ce que je dis. Mais qu’avez-vous, Clitandre ? vous frissonnez. Est-ce que vous vous souviendriez d’Araminte ?

CLITANDRE.

Je ne serois pas surpris que son idée produisît sur moi cet effet ; car véritablement ce n’est jamais sans horreur que je me la rappelle.

CIDALISE.

Vous paroissez mourir de froid ?

CLITANDRE.

Cela n’est pas bien extraordinai-