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toujours qu’il est réservé au dernier, qu’elle prend de la rendre aussi sensible qu’elle desire de l’être. Je ne doute même pas que cette idée ne soit la source de ses déréglemens, & de la peine qu’elle prend de joüer ce qu’elle ne sent pas. Ajoutons aussi que ces sortes de femmes sont fort vaines, & que sans avoir besoin en aucune maniere qu’un homme soit si singulier, leur amour-propre desire de le voir tel, comme le nôtre quelquefois nous fait faire des efforts qui passent nos forces ou nos desirs. Je dirai plus, c’est qu’aujourd’hui il est prouvé que ce sont les femmes à qui les plaisirs de l’amour sont le moins nécessaires, qui les recherchent avec le plus de fureur, & que les trois quarts de celles qui se sont perdues, avoient reçu de la nature tout ce qu’il leur falloit pour ne l’être pas.

CIDALISE.

C’est une chose que je sçais com-