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est pas moins celui à qui elle voudroit toujours les devoir, ah ! C’est une chose bien vraie que celle-là ! Mais, pour en être convaincu, j’avois réellement besoin d’une expérience comme celle que j’ai faite.

CIDALISE.

Ah ! scélérat !

CLITANDRE.

Pourquoi donc ? Que peut-on faire de mieux que de chercher à se guérir de ses préjugés, & sur-tout de ceux auxquels les autres peuvent perdre ? Au reste, pour cesser de vous parler de Luscinde, je lui tins parole dans tous les points. Vous êtes la seule à qui j’aie raconté cette histoire. Je forçai Oronte à s’avoüer coupable, & l’envoyai aux pieds de Luscinde lui demander pardon de ses injustices. J’intercédai même pour lui, & j’eus la gloire de voir mettre dans le traité, qu’ils conclurent entre eux, que c’étoit à ma seule considération