nir de son cœur ; que quelque chose que j’en pusse souffrir, je devois cesser de me croire des droits de l’instant où elle ne les avoüoit plus, & que j’aimois mieux n’avoir auprès d’elle que le stérile nom d’ami, que de conserver malgré elle le titre d’Amant, lorsqu’il ne pourroit servir qu’à faire le malheur de sa vie.
Que quelques femmes sont singulières ! Il est certain qu’après ce qui venoit de se passer entre nous deux, & dans la situation où elle se trouvoit, il ne pouvoit lui arriver rien de plus heureux que la douceur avec laquelle je lui permettois de cesser de m’aimer. J’aurois naturellement dû en attendre des remerciemens ; mais elle sentit plus le tort que, par cette facilité à me dégager, je semblois faire à ses charmes, que le sacrifice que je faisois à ses sentimens, & si elle eut la force de ne pas s’en plaindre, elle n’eut pas celle de me dissimuler le mécontentement de son amour-propre. Je ne sçus, pendant quelque