Page:Crébillon - La Nuit et le Moment.djvu/195

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cette réflexion : je vous proteste que je ne la faisois pas. Je me rends simplement à l’impression que font sur moi vos charmes, & ne pense point du tout que la façon, dont je vous l’exprime, soit de toutes celles que je pourrois prendre, celle dont vous me devez sçavoir le plus de gré. Je ne crois pourtant pas non plus, à vous dire vrai, que ce doive être pour vous une raison de douter de ma tendresse.

CIDALISE.

Vous avez de nous dans le fond une opinion bien singulière, & je vous avoüe que je ne suis pas sans crainte d’en être un jour la victime.

CLITANDRE.

Il est si peu vrai que je pense de toutes les femmes de la même façon, que je n’ai point été surpris de ne pas recevoir de vous des complimens sur un mérite qui a paru à la respectable Araminte digne des plus grands éloges.