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trop sûre physiquement que cela ne peut pas tirer à conséquence.
Clitandre prouve donc à Cidalise, qui d’abord lui demande pardon, & qui ensuite se fâche très-vivement, qu’elle auroit beaucoup mieux fait de ne lui avoir pas montré de doutes. C’est en vain qu’elle lui dit qu’une plaisanterie si simple ne devroit pas avoir des suites si sérieuses. Soit qu’il en soit réellement piqué, ou qu’il la prenne pour prétexte, il est certain qu’il s’en venge. Toutes réflexions faites pourtant, il falloit bien que de façon ou d’autre cela finît, & qu’elle eût à se plaindre de lui autant que vraisemblablement elle s’en flattoit.
En cet endroit Clitandre doit à Cidalise les plus tendres remerciemens, & les lui fait. Comme on ne peut supposer qu’il y ait parmi nos Lecteurs quelqu’un qui ne se soit, ou n’ait été dans le cas d’en faire, ou d’en recevoir, ou de dire & d’entendre ces choses flatteuses