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LE SOPHA


CHAPITRE VIII


« Las de la vie errante que je menais, convaincu que le sentiment dont on veut sans cesse paraître rempli est cependant ce que l’on éprouve le moins, je commençai à m’ennuyer de ma destinée, et à désirer de trouver cette occasion qui devait terminer le supplice auquel j’étais condamné.

— « Quelles mœurs ! m’écriais-je quelquefois ; non, Brahma, qui les connaît, m’a flatté d’une espérance vaine ; il n’a pas cru qu’avec ce goût effréné des plaisirs qui règne dans Agra, et ce mépris des principes qui y est si généralement répandu, je puisse jamais trouver deux personnes, telles qu’il les demande, pour m’appeler à une vie ? »

« Tout entier à ces chagrinantes réflexions,