vait, que l’Indien aurait pu parler plus longtemps sans qu’elle eût la force de l’interrompre. L’embarras où elle était lui faisait même souhaiter qu’il eût encore plus de choses à lui dire. Consternée, et presque sans mouvement, elle baissait les yeux, n’osait le regarder, rougissait de honte et de colère. Enfin elle se mit à pleurer. L’Indien, lui prenant civilement la main, la conduisit sur moi, où, sans prononcer une seule parole, elle se laissa tomber.
— « Je le vois, Madame, continua-t-il, vous vous obstinez à croire Mazulhim coupable, et tout ce que je puis vous dire pour le justifier semble augmenter la colère où vous êtes contre lui. Qu’il est heureux ! Tout mon ami qu’il est, que j’envie les précieuses larmes qu’il vous fait verser ! Que tant d’amour !…
— « Qui vous dit que je l’aime, Monsieur ? interrompit fièrement Zulica, qui avait eu le temps de se remettre. Ne puis-je pas être venue ici pour des choses où l’amour n’a point de part ? Ne peut-on voir Mazulhim sans concevoir pour lui les sentiments que vous semblez m’attribuer ? Sur quoi enfin osez-vous juger qu’il offense mon cœur ?
— « J’ose croire, répondit l’Indien en souriant, que si mes conjectures ne sont pas vraies, au moins elles sont vraisemblables. Les pleurs que vous versez, votre colère,