Page:Crébillon (Fils) - Le Sopha.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
161
LE SOPHA

— « Ah ! Madame, s’écria Zâdis en se prosternant à ses genoux, je crois que vous m’aimez ; et je mourrais de douleur, si je pouvais penser que des soupçons auxquels même je ne me suis pas arrêté longtemps, fussent pour vous une raison de douter de mon respect.

— « Non, Zâdis, répondit-elle en souriant, je n’en doute pas ; mais sachons un peu ce qui vous a donné de l’inquiétude !

— « Qu’importe, Madame, quand je n’en ai plus ? reprit-il.

— « Je le veux savoir ! répliqua-t-elle.

— « Hé bien ! dit-il, les soins que Mazulhim a paru vous rendre…

— « Quoi ! interrompit-elle, c’est de lui que vous étiez jaloux ? Ah ! Zâdis, êtes-vous fait pour craindre Mazulhim, et m’avez-vous assez méprisée pour croire qu’il pût jamais me plaire ? Ah ! Zâdis, dois-je et puis-je jamais vous le pardonner ? »

Séparateur