Page:Crébillon (Fils) - Le Sopha.djvu/162

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
158
LE SOPHA

été dans la journée, entre mille idées d’amusements qu’il lui proposa, ne trouva jamais ce qui aurait pu lui convenir, et Zulica se prépara à sortir, d’un air qui me fit douter de la revoir.

« Cependant, malgré la mauvaise humeur de Zulica, et la façon dont Mazulhim l’avait traitée, il osa cependant, avant que de la quitter, lui demander qu’ils se revissent, et ajouter, avec empressement, qu’il fallait que ce fût dans deux jours. Quoiqu’en ce moment elle eût, je crois, peu d’envie de lui accorder ce qu’il semblait désirer avec tant d’ardeur, elle lui répondit qu’elle le voulait bien, mais si froidement que je n’imaginai pas qu’elle voulût lui tenir parole.

« En cet instant je fis réflexion qu’après le départ de Mazulhim je m’ennuierais dans sa petite maison ; qu’il suffirait que j’y revinsse quand il y reviendrait lui-même, et que je ne pouvais mieux faire, pour m’amuser et pour m’instruire, que de suivre Zulica chez elle ; je m’abandonnai à cette idée, et montai avec elle dans son palanquin. Aussitôt que je fus dans son palais, j’allai, par le mouvement de l’attraction que Brahma avait mise en moi, me cacher dans le premier sopha qui s’offrit à mes yeux.

« Zulica venait, le lendemain, de se mettre à sa toilette, lorsqu’on lui annonça Zàdis ; elle le fit prier d’attendre, soit qu’elle ne voulût