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sur lesquelles il n’interroge pas ; mais celles sur lesquelles il interroge, il ne les abandonne pas, quand même il ne comprendrait pas les réponses. Il est des choses sur lesquelles il ne médite pas ; mais celles sur lesquelles il réfléchit, il ne les abandonne pas, quand même il ne trouverait pas ce qu’il cherche. Il est des choses qu’il ne cherche pas à distinguer ; mais celles qu’il cherche à distinguer, il ne les abandonne pas, quand même il ne les discernerait pas clairement. Il est des choses qu’il ne fait pas ; mais celles qu’il entreprend de faire, il ne les abandonne pas, quand même il ne les ferait pas parfaitement. Ce que d’autres, (mieux doués), peuvent faire au premier essai, il le pourra faire au centième ; ce que d’autres peuvent faire au dixième essai, il le pourra faire au millième. Sans aucun doute, celui qui tiendra cette conduite, fût il ignorant, deviendra éclairé ; fût il faible, il deviendra fort. »

21. La connaissance du bien qui, chez le sage par excellence, fait partie de sa perfection naturelle, s’appelle don naturel. La perfection qui, chez les sages ordinaires, suit la connaissance acquise du bien, s’appelle perfection acquise par l’enseignement. Celui qui est naturellement parfait comprend naturellement ce qui est bien. Celui qui acquiert la connaissance par l’enseignement devient ensuite parfait.