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Meng tzeu répondit : « On ne trouve en lui rien de blâmable, rien de répréhensible. Mêlé à la foule, il suit le courant ; il imite les hommes vicieux de son siècle. Dans ses sentiments, il paraît sincère et digne de foi ; dans sa conduite, il paraît intègre et irréprochable. Il plaît à la multitude, lui-même se croit parfait ; et il est impossible de le faire entrer dans la voie suivie par Iao et Chouenn. C’est pourquoi Confucius l’appelle le fléau de la vertu.

« Confucius disait : « Je hais une apparence sans réalité. Je hais le faux millet, parce que je crains qu’on ne le confonde avec le vrai. Je hais les raisons spécieuses, parce que je crains qu’on ne les prenne pour de bonnes raisons. Je hais les discours verbeux et vides de sens, parce que je crains qu’on ne les prenne pour des discours dignes d’attention. Je hais les chants de Tcheng, parce que je crains qu’on ne les prenne pour des chants vraiment beaux. Je hais la couleur rouge bleu, parce que je crains qu’on ne la confonde avec la couleur rouge. Je hais les hommes qui dans les villages sont réputés parfaits, parce que