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doctrine est élevée, elle est belle ; mais en vérité, il semble que ce soit comme si l’on voulait monter jusqu’au ciel, et qu’il soit impossible de parvenir si haut : Ne pourriez vous pas mettre la perfection à la portée de vos disciples ; et les encourager ainsi à faire chaque jour des efforts ? »

Meng tzeu répondit : « Un maître charpentier ne change ni ne laisse de côté son cordeau pour un apprenti maladroit. Il ne changeait pas sa manière de tirer à lui la corde de son arc pour un archer malhabile. Le sage tire à lui la corde de l’arc, mais il ne décoche pas la flèche. Il saute en quelque sorte ; (c’est-à-dire, le sage enseigne ses disciples beaucoup plus par ses exemples que par ses paroles ; il les précède dans la voie, et avance comme par bonds). Il garde toujours le juste milieu, (et ne fait pas fléchir les principes). Le suit qui peut. »

42. Meng tzeu dit : « Quand les vrais principes sont en vigueur dans le monde, (le sage exerce une charge, et) les vrais principes l’accompagnent toujours. Quand les vrais principes ne sont pas en vigueur dans le monde, le sage s’applique tout entier à les suivre (dans la vie privée). Je n’ai jamais entendu dire qu’un sage ait accommodé les principes aux désirs des hommes. »