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aurait fixé sa demeure sur le bord de la mer, et vécu, heureux et content, sans plus penser à l’empire. »

36. Meng tzeu, allant de Fan à la capitale de Ts’i, aperçut de loin un fils du prince de Ts’i. Il dit, en poussant un soupir : « La condition change l’air du visage, et la fortune l’apparence extérieure. Tant est grande l’influence du rang que l’on occupe ! Tout homme n’est il pas enfant d’un homme ? L’habitation, les appartements, les voitures, les chevaux, les vêtements du fils d’un prince sont généralement semblables à ceux des autres hommes. Cependant, le fils du prince est tel que nous le voyons (différent des autres hommes) ; sa condition seule en est la cause. A plus forte raison celui qui reste dans la vaste demeure de l’univers, c’est-à-dire dans la vertu parfaite, paraît il différent des autres hommes.

« Le prince de Lou, arrivant à la capitale de Soung, cria à la porte appelée Tie tche. Les gardiens se dirent : « Ce n’est pas notre prince ; comment se fait-il, que sa voix ressemble à celle de notre prince ? » Cette ressemblance de voix n’avait d’autre cause que la ressemblance de condition. »