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un autre (même quand il le pourrait sans coup férir) ; à plus forte raison, s’il fallait faire périr des hommes. Un ministre sage s’efforce d’amener son prince à rester dans la voie de la vertu, et à tendre toujours à la perfection. »

9. Meng tzeu dit : « De nos jours, ceux qui servent les princes disent : « Je puis, dans l’intérêt du prince, augmenter l’étendue des terres cultivées, remplir ses greniers et ses magasins. » De tels hommes sont considérés à présent comme de bons ministres ; les anciens les appelaient spoliateurs du peuple. Chercher à enrichir un prince qui ne suit pas la voie de la vertu et ne tend pas à la perfection, c’est enrichir Kie.

« (Quelques uns disent) : « Je puis, dans l’intérêt du prince, former des alliances, et par ce moyen, faire la guerre avec la certitude de remporter la victoire. » De tels hommes sont considérés à présent comme de bons ministres ; les anciens les appelaient fléaux du peuple. Vouloir faire la guerre avec acharnement pour