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parcourut la ville, et personne ne s’arrêta pour lui parler. Enfin il alla trouver des hommes qui faisaient des offrandes aux morts au milieu des tombes près du faubourg oriental, mendia les restes ; et comme ils ne lui suffirent pas, il regarda autour de lui, et alla en d’autres endroits. C’était par ce moyen qu’il parvenait à se rassasier. Sa femme, de retour à la maison, informa la concubine. « Notre mari, dit elle, était tout notre espoir pour la vie ; à présent, voilà ce qu’il fait. » Elle dénigra son mari avec la concubine, et toutes deux pleurèrent ensemble dans la salle. Le mari ne savait pas (qu’il avait été épié par sa femme). Il rentra avec un air joyeux, et se montra fier en présence de sa femme et de sa concubine.

A juger les choses d’après les principes de la sagesse, il est peu d’hommes dont la femme et la concubine n’auraient pas à rougir et à pleurer, en voyant les moyens qu’ils emploient pour avoir des richesses, des honneurs, du profit et de l’avancement.