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et lui adressa la parole. Meng tzeu ne répondit pas, s’appuya contre un escabeau et se coucha (comme pour dormir). Le visiteur mécontent (se leva et) lui dit : « Moi votre disciple, je n’ai osé vous adresser la parole qu’après avoir gardé l’abstinence cette nuit (par respect pour vous). Vous, vous vous couchez et ne m’écoutez pas. Permettez moi de vous dire que je n’oserai plus vous faire visite. »

« Asseyez vous, répondit Meng tzeu ; je vous parlerai clairement. Autrefois, si Mou, prince de Lou, n’avait pas eu quelqu’un auprès de Tzeu seu (pour honorer ce grand sage), il n’aurait pu retenir Tzeu seu. Sie Liou (lettré de Ts’i) et Chenn Siang (fils de Tzeu tchang) se seraient retirés, s’ils n’avaient pas eu toujours un homme auprès du prince Mou (pour lui recommander les sages). Vous avez inventé un expédient à mon sujet (vous êtes venu en votre propre nom m’inviter à rester) ; mais cette invitation privée est moins honorable que les soins du prince Mou à l’égard de Tzeu seu. Lequel de nous deux repousse l’autre ? Est ce vous (en ne me traitant pas avec honneur), ou bien, est ce moi (en refusant de vous répondre) ? »